Fanny Jedlicki

1. Sociologie de la mondialisation et des mobilités : du local au transnational

• Les dimensions sociales et territoriales des parcours éducatifs des jeunes polynésiens (2019-2023) Recherche collective intitulée ATOLLs (Archipels, Territoires et mObilités famiLiaLes), coordonnée par Eva Lelièvre (Unité de Recherche Parcours et Territoires, Ined) et financée par l’ANR.
• Les « petites mobilités » d’étudiants ruraux (2015-2019) Cet axe de recherche se situe à l’interface de deux projets de recherche :  « Fratries rurales et mandats parentaux de mobilité sociale. Qui part, qui reste ? » et « Les déterminants géographiques et sociaux des orientations post-bac d’étudiants en Haute-Normandie ». Il s’intéresse aux choix d’études comme aux sentiments d’appartenance (régional, national, autre) de jeunes étudiants ruraux, ainsi qu’à leurs rapports à l’espace et à la mobilité. Bien loin de considérer ces jeunes gens comme des « immobiles », il s’agit d’analyser ce que leurs pratiques comme leurs récits révèlent de leurs mobilités longues (autre région, autre pays) ou courtes (intra régional), accomplies dans le cadre des études, des loisirs ou professionnels.
• Parcours migratoires (Argentine-Europe) et phénomènes de bi-nationalités Recherche postdoctorale [Université Paris Diderot - ICT (Identités, Cultures, Territoires)- 2009-2010], avec Pilar González-Bernaldo : "Migrants argentins en Europe et candidats au départ de la migration du corralito" conduite dans le cadre du 7^ème PCRD « Eurobroadmap ». Cette recherche a été menée en Argentine, en Espagne et en France autour de la dernière grande vague migratoire argentine (départs en Europe, retours en Argentine, trajectoires dans les pays d’installation), liée à la crise économique, sociale et politique de 2001. L’émigration en Europe a notamment été analysée comme une tentative de lutter contre le déclassement de la part de certaines fractions des classes moyennes argentines, appauvries par les réformes néolibérales des années 80 et 90. La recherche s’est également intéressée aux phénomènes d’acquisition de nationalités européennes, « héritées » d’ancêtres ayant émigré d’Europe, autrement dit aux modalités de transmission et d’appropriation d’un capital juridique, passeport pour la circulation dans un espace mondialisé dont les frontières se raidissent. 
• Migrations contraintes : exil et retour chilien (1998-2007) Recherche doctorale (Université Paris Diderot- URMIS), menée dans le cadre d’une thèse de sociologie (2001-2007), sous la direction de Maryse Tripier : « De l’exil au retour. Héritages familiaux et recompositions identitaires d’enfants de retornados chiliens ». La thèse avait pour ambition d’étudier une migration originale, celle de retours au pays d’origine parental, de jeunes ayant été socialisés dans un grand nombre d’autres pays, dans le cadre d’une migration originelle contrainte : l’exil politique chilien. La recherche s’est basée sur une enquête empirique mobilisant analyse documentaire, conduite d’entretiens qualitatifs et approche ethnographique. La violence politique et économique d’une dictature néolibérale et ses effets sur les populations, les évolutions des engagements politiques des parents exilés et de leurs enfants, comme les processus identitaires de ces derniers évoluant au cours du temps, des lieux de vie et des situations vécues, ont été au cœur de la recherche. Celle-ci confirme la pertinence de prendre le groupe familial comme unité d’analyse dans le champ de la sociologie des migrations et de la reproduction, ainsi que l’intérêt d’une démarche situationnelle et relationnelle, avec une approche multi territorialisée, tendant à se confronter à d’autres disciplines (histoire, psychologie/psychanalyse, sciences politiques).
•  Les « blogs-trotters » Recherche exploratoire, menée avec Clarisse Didelon-Loiseau, dans le cadre d'un projet interdisciplinaire (« Identités et Appartenances face au Monde », université du Havre, 2013) autour d'un corpus de 100 blogs de tourdumondistes, afin d’analyser les voyages et mises en récit d’hypermobiles.

2. Sociologie de la famille : mandats parentaux et économies affectives

•  Fratries rurales et mandats parentaux de mobilité sociale. Qui part, qui reste ? (2015-2019) L’enquête empirique menée dans l’ouest de la France (Pays de Loire, Bretagne, Normandie), mobilise des entretiens qualitatifs longs auprès des membres de quelques cellules nucléaires (monographies de 4 familles). L’ambition de cette recherche est de contribuer aux analyses portant sur les phénomènes de reproduction sociale, saisies à travers une étude croisée de cas de familles, appartenant aux fractions stables des classes populaires et aux petites classes moyennes rurales, mobilisées scolairement. L’échantillon est constitué de parents ayant un niveau scolaire inférieur au baccalauréat, l’un des enfants au moins a accompli des études supérieures, quelles qu’elles soient. Les familles résident dans l’espace rural, autrement dit à une certaine distance des lieux d’enseignement secondaire (lycée) et supérieurs. L’une des hypothèses centrales est que la famille fonctionne comme un système structuré de positions où se transmettent de façon verticale des représentations, des valeurs, des conduites et des dispositions, mais aussi des affects, inégalement répartis entre les membres d’une fratrie. A travers la reconstruction des trajectoires scolaires et résidentielles de ces derniers, sont analysés de façon relative les parcours accomplis comme les styles de vie de chacun. Elles sont également rapportées aux trajectoires parentales comme aux discours éducatifs parentaux, ce qui permet de mettre à jour les mandats parentaux différenciés qui ont cours dans ces familles. Les mobilités scolaires, professionnelles et résidentielles des enfants sont principalement questionnées, révélant les inégales positions occupées par les frères et sœurs dans les classements socio-affectifs parentaux. 

3. Sociologie de l’éducation : inégalités socioéconomiques et territoriales 

•  Les déterminants familiaux des mobilités d’étudiants ruraux, Grand Ouest (2016-2018) Dans le cadre d’une délégation au CENS (2015-2016) puis à l’Ined (2017-2018), une recherche centrée sur des étudiants d’origine rurale et populaire a été menée, en analysant les déterminants familiaux explicatifs des parcours géographiques, scolaires et sociaux.
•  Les déterminants géographiques et sociaux des orientations post-bac, Haute-Normandie (2014-15) Cette recherche collective et interdisciplinaire, s’est inscrite dans un projet plus large(étude S-e-i-N-e/Grand Paris), qui bénéficiait d’un financement régional. Elle a été conduite avec une collègue géographe, Clarisse Didelon-Loiseau, en mettant en œuvre une méthodologie articulant des approches cartographique, quantitative (3800 questionnaires) et qualitative (26 entretiens approfondis). Il s’est agi d’identifier et d’analyser les déterminants et contours de l’ancrage et/ou de la mobilité territoriale d’étudiants du supérieur, en s’intéressant à la manière dont ces derniers s’orientent pratiquement et se projettent subjectivement au sein de différents espaces - scolaires, professionnels et géographiques.
•  Éducation, population, territoires : trajectoires et inégalités (2017-18) Dans le cadre d’un projet de recherche (Ined, UR 6) coordonnée par Joanie Cayouette-Remblière : réflexion transversale à des travaux individuels et collectifs articulant questions éducatives et territoriales. 
• Les dimensions sociales et territoriales des parcours éducatifs des jeunes polynésiens (2019-2023) Recherche ATOLLs, en cours.

 4. Sociologie des mouvements sociaux : féminisme

•  Femmes et engagements politiques et artistiques. Amérique Latine-France : regards croisés (2013-2014) Coordination avec Samantha Faubert d'un projet collectif et interdisciplinaire (sociologie, histoire, littérature), entre les universités rouennaise et havraise, se situant à l’interface des études de genre, de la sociologie du militantisme et de réflexions pluridisciplinaires relatives à la production artistique.

5. Sociologie des risques professionnels : santé au travail et conditions de travail

•  Sociologie du travail et des risques psychosociaux (2008-2010 ; 2014 ; 2019-2020)      
• Recherche-action comme sociologue-consultante au sein du Cabinet Technologia : réalisation de 5 expertises orientées sous l’angle de la prévention des risques psychosociaux, dans des entreprises très diverses en termes de taille et de secteur d’activités.
• Réflexions théoriques - sur les effets des changements organisationnels, liés notamment aux évolutions du capitalisme mondialisé, affectant le travail et les travailleurs universitaires. Cette réflexion a été menée collectivement au sein du CA de l’ASES (2013-2014) et a donné lieu à une analyse scientifique, publiée, avec Fanny Darbus, puis à la coordination d’un numéro de revue, avec Romain Pudal, consacré aux conditions de travail et de recrutement académiques (2018).                      - L’appréhension des risques mentaux au travail a également donné lieu à la coordination d’une journée d’études (2013) et d’un numéro de revue (2017) consacrés aux articulations entre santé psychique et physique au travail avec Emilie Legrand.